dimanche 15 mai 2011

LES YEUX BROUILLES (Super 8 gonflé en 35 mm - 85 min. - Sortie le 1er juin 2000)

Antoine et Rémi vivent ensemble depuis plus de trois ans. Rémi filme leur vie avec une caméra Super-8. Un jour, il se surprend à penser : "il n'y a plus de désir entre lui et moi"... Peut-être est-il en train de s'inventer des problèmes pour faire de sa vie un vrai film... Comment faire alors renaître le désir de ses cendres ? En se créant un obstacle ? Un amant ? Et si ensuite la caméra jouait le rôle de l'obstacle dans le nouveau couple, entre Rémi et son nouvel amant ?

Antoine and Rémi have been living together for over three years. Rémi films their daliy life in Super-8. One day, he finds himself thinking : "the desire between us is gone"... But maybe he's only inventing problems in order to make his life into a real movie...


LES YEUX BROUILLES - BANDE-ANNONCE SORTIE CINEMA


BANDE-ANNONCE SORTIE DVD

DVD EN VENTE SUR PRICEMINISTER

Stéphane Bouquet - Les Cahiers du cinéma - février 1996
"(...) Quelques films heureusement furent des lieux de rencontre. Des journaux intimes singulièrement, en quoi le cinéma gay & Lesbien ne diffère pas du cinéma en général où, de Moretti à Calle en passant par Cahen, un nouveau genre se construit lentement. Rémi Lange avait déjà donné Omelette, film Super 8 où il filmait la réaction de ses proches à l'annonce de son homosexualité. Les Yeux Brouillés, toujours en Super 8, est la suite de son journal intime. Mais cette fois, l'innocence est terminée, Lange ne peut plus faire semblant de croire qu'il filme comme ça, pour rien, sans but. Chaque séquence est tournée en vue d'un film
ultérieur - et Les Yeux Brouillés n'arrête pas de dire son insincérité ou du moins sa sincérité problématique. Si Rémi quitte Antoine pour David, c'est peut-être simplement qu'il faut au film du moût à broyer. Mais, en même temps, Rémi quitte vraiment Antoine, et celui-ci réagit à chaud, sans trop se soucier de la caméra, encore qu'il demande une fois à rejouer une scène. Les Yeux brouillés, film autoréflexif, joue sans fin du partage entre réalité et fiction, mais ce jeu n'est pas rien. Il renvoie au plus intime de Rémi qui ne cesse, Freud en poche, d'interpréter la réalité en d'incroyables scénarios analytiques. C'est
le réel même qui au fond fait problème, nous dit cet étrange film névrotique, marqué
par quelques obsessions vivaces (figures de la mort) ou par ces phrases qui commencent inlassablement par " oui " comme pour étayer léxicalement une réalité bien tremblante, incertaine d'elle-même (...)."

Marie Chauvin - Le Nouveau Cinéma - juillet 2000
"'Les Yeux brouillés' consacre la caméra Super 8 comme gage d'une esthétique du rugueux, et l'humour comme antidote aux dérives nombrilistes."

Alexis Campion - Le Journal du Dimanche - 25 juin 2000
"Ce sont alors deux films qui se déroulent sous les yeux des spectateurs : la crise amoureuse d'une part, et l'histoire d'un film en train de se faire d'autre part. Sur un rythme enlevé (...) Lange trouve alors le ton juste entre souffrance et dérision,lucidité et déraison, vérité et illusion. Dans les deux cas, qu'il soit question d'angoisse sentimentale ou de film en cours, c'est le désir qui frémit."

Jacques Morice - Beaux-arts - juin 2000
"Le parti pris fou de ce journal gay et arty est de mêler la vie et le cinéma sans qu'il soit possible de les départager. Pervers et maso, conscient de l'être, l'assumant avec humour, Rémi Lange réalise son fim pour qu'il agisse directement sur
son désir(...). Loin d'être un filmeur du dimanche, Lange est un vrai-faux cinéaste. Autrement dit, un vrai de vrai."

Jean-Max Méjean - Ciné Libre - n° 71 - juin 2000
"Les images défilent et nous donnent le tournis, on a envie de crier:'menteur' mais le plan suivant nous saisit, car ce qui naît ici, sous nos yeux, ne serait-ce pas ça par hasard le vrai cinéma ?"

Xavier Leherpeur - Ciné Live - juin 2000
"Rien d'autre que l'essence même de l'écriture et du cinéma. En compulsant peu à peu les réalités et les faux-semblants, la vérité et la fiction, et en ne cessant de passer de l'un à l'autre, il décale subrepticement la comédie amère vers une impressionnante mise en abyme du rôle implicitement corrupteur (et pour une fois assumé) du metteur en scène. L’exercice est périlleux et brillamment exécuté. Rémi Lange réussit un essai puissamment jouissif et intelligent sur la quintessence manipulatrice du cinéma."

Jean-Sébastien Chauvin - Les Cahiers du cinéma - juin 2000
"Sur un plan strictement formel, son film donne l'impression d'un brouillon. Mais cette manière séduit, prise entre des velléités auteuristes (...) et un irrémédiable penchant pour l'amateurisme."

Télé K7 - 24/30 juin 2000
"On pense à Nanni Moretti, à Woody Allen (...). On pense aussi à un Marivaux moderne avec ces jeux audiovisuels du mensonge et de l'amour (...). Un vrai Objet Visuel Non Identifié. Un OVNI à voir."

JM - Têtu - juin 2000
"Le jeune réalisateur livre une oeuvre étonnante, cruelle, drôle, et (...)émouvante."

D.R.B. - Idol - juin 2000
"Tout ça fait un film formidable, foutraque, amusant, passionnant quant à ce qu'il nous dit sur le couple pédé, plein d'idées... Et surtout remarquablement retors."

Thierry Cheze - Studio - juin 2000
"Il y a quelque chose de fascinant dans ce film, qui joue sur la connivence entre lui-même, son ami et les spectateurs (...). Un ami roublard (...) que l'on a du mal à quitter."

Pierre Murat - Télérama - 24/30 juin 2000
"Le montage, très précis, le commentaire, les illustrations sonores créent très vite un véritable style. Et une évidente sincérité.(...) A la lisière du reportage et de la fiction, en marge du cinéma traditionnel, Rémi Lange parle à la première personne, en évitant toute arrogance, pour atteindre, finalement, l'émotion brute."

Bertrand Loutte - Les Inrockuptibles - n° 248 - 20 juin 2000
"Rémi Lange continue de cuisiner le journal de sa vie amoureuse, mais la crise de foi(e) guette. Bientôt la fiction ?"

Olivier Séguret - Libération - 21 juin 2000
"Un charme têtu flotte dans les coulisses du film (...)."

Franck Beauvais - Repérages - juillet 2000
"Pour cette conception entière, intransigeante et périlleuse du cinéma, son film mérite une grande considération, elle est renforcée par le jeu ambigu qui se lie entre réalité et fiction, vécu et récit, ainsi que par la place fondamentale laissée
au spectateur tout au long d'une promenade autour du 'je' qui, comme par miracle, échappe sans cesse au narcissisme et à la complaisance."

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